Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 1.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

veut, qui agit, de travailler à ſon bonheur. Enfin j’appelle Naturel ce qui eſt conforme à l’eſſence des choſes ou aux loix que la nature preſcrit à tous les êtres qu’elle renferme, dans les ordres différens que ces êtres occupent, & dans les différentes circonſtances par leſquelles ils ſont obligés de paſſer. Ainſi la ſanté eſt naturelle à l’homme dans un certain état ; la maladie eſt un état naturel pour lui dans d’autres circonſtances, la mort eſt un état naturel du corps privé de quelques-unes des choſes néceſſaires au maintien, à l’exiſtence de l’animal &c. Par ESSENCE, j’entends ce qui constitue un être ce qu’il eſt, la ſomme de ſes propriétés ou des qualités d’après lesquelles il exiſte & agit comme il fait. Quand on dit qu’il eſt de l’eſſence de la pierre de tomber, c’eſt comme ſi l’on diſoit que ſa chûte eſt un effet néceſſaire de ſon poids, de ſa denſité, de la liaiſon de ſes parties, des élémens dont elle eſt compoſée. En un mot l’eſſence d’un être eſt ſa nature individuelle & particuliere.