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ames ou des modifications particulières de leur cerveau. C’est ainsi que l’esprit, la sensibilité, l’imagination, les talens, etc. Mettent des différences infinies entre les hommes. C’est ainsi que les uns sont apellés bons & les autresméchans, vertueux & vicieux, sçavans & ignorans, raisonnables ou déraisonnables, etc.

Si nous examinons toutes les différentes facultés atribuées à l’ame, nous verrons que comme celles du corps, elles sont dues à des causes physiques, auxquelles il sera facile de remonter. Nous trouverons que les forces de l’ame sont les mêmes que celles du corps, ou dépendent toujours de son organisation, de ses propriétés particulières & des modifications constantes ou momentanées qu’il éprouve, en un mot du tempérament.

Le tempérament dans chaque homme est l’état habituel où se trouvent les fluides & les solides dont son corps est composé. Les tempéramens varient en raison des élémens ou matieres qui dominent dans chaque individu, & des différentes combinaisons & modifications que ces matieres, diverses par elles-mêmes, éprouvent dans sa machine. C’est ainsi que chez les uns le sang abonde, la bile dans les autres, le flegme dans quelques-uns, etc.

C’est de la nature, c’est de nos parens, c’est des causes qui sans cesse & depuis le premier moment de notre existence nous ont modifiés, que nous avons reçu notre tempérament. C’est dans le sein de sa mère que chacun de nous a puisé les matieres qui influeront toute la vie sur ses facultés intellectuelles, sur son énergie, sur ses passions, sur sa conduite. La nourriture que nous pre-