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là nous avons l’idée de la couleur de ce corps, de sa grandeur, de sa forme, de sa distance, & c’est ainsi que s’explique le méchanisme de la vue.

La mobilité & l’élasticité dont les fibres & les nerfs qui forment le tissu de la peau la rendent susceptible, fait que cette enveloppe du corps humain appliquée à un autre corps en est très promptement affectée ; ainsi elle avertit le cerveau de sa présence, de son étendue, de son aspérité ou de son égalité, de sa pesanteur, etc., qualités qui lui donnent des perceptions distinctes, & qui font naître en lui des idées diverses ; c’est là ce qui constitue le toucher.

La délicatesse de la membrane qui tapisse l’intérieur des narines la rend susceptible d’être irritée, même par les corpuscules invisibles & impalpables qui émanent des corps odorans, & qui portent des sensations, des perceptions, des idées au cerveau ; c’est là ce qui constitue le sens de l’odorat.

La bouche, étant remplie de houpes nerveuses sensibles, mobiles, irritables, qui contiennent des sucs propres à dissoudre les substances salines, est très promptement affectée par les alimens qui y passent, & transmet au cerveau les impressions qu’elle a reçues ; c’est de ce méchanisme que résulte le goût.

Enfin l’oreille, que sa conformation rend propre à recevoir les différentes impressions de l’air diversement modifié, communique au cerveau des ébranlemens ou des sensations qui font naître la perception des sons & l’idée des corps sonores ; voilà ce qui constitue l’ouie.