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éprouvent du mal, ce Dieu n’eſt plus bon pour eux. Les théologiens mettent à couvert la bonté de leur dieu, en niant qu’il ſoit l’auteur du mal, qu’ils attribuent à un génie malfaiſant, emprunté du magiſme, qui eſt perpétuellement occupé à nuire au genre humain, et à fruſtrer les intentions favorables de la providence ſur lui. Dieu, nous diſent ces docteurs, n’eſt point l’auteur du mal, il le permet ſeulement. Ne voyent-ils pas que permettre le mal, eſt la même choſe que le commettre, dans un agent tout-puiſſant qui pourroit l’empêcher ? D’ailleurs, ſi la bonté de Dieu a pu ſe démentir un inſtant, quelle aſſurance avons-nous qu’elle ne ſe démentira pas toujours ? Enfin, dans le ſyſtème chrétien, comment concilier avec la bonté de Dieu, ou avec ſa ſageſſe, la conduite ſouvent barbare, et les ordres ſanguinaires que les livres ſaints lui attribuent ? Comment un chrétien peut-il