Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/79

Cette page n’a pas encore été corrigée

juſte à leur égard ; le genre humain rentre en grace. Cependant, malgré les efforts de la divinité, ſes faveurs ſont inutiles, les hommes continuent à pécher ; ils ne ceſſent d’allumer la colere céleſte, et de ſe rendre dignes des châtimens éternels, deſtinés au plus grand nombre d’entr’eux.

Telle eſt l’hiſtoire fidelle du dieu ſur lequel le chriſtianiſme ſe fonde. D’après une conduite ſi étrange, ſi cruelle, ſi oppoſée à toute raiſon, eſt-il donc ſurprenant de voir les adorateurs de ce dieu n’avoir aucune idée de leurs devoirs, méconnoître la juſtice, fouler aux pieds l’humanité, et faire des efforts, dans leur enthouſiaſme, pour s’aſſimiler à la divinité barbare qu’ils adorent, et qu’ils ſe propoſent pour modéle ? Quelle indulgence l’homme eſt-il en droit d’attendre d’un dieu qui n’a pas épargné ſon propre fils ? Quelle indulgence l’homme chrétien, perſuadé de cette fable,