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Dieu ſon pere, eſt mis à mort par un peuple, objet de la tendreſſe obſtinée de ſon pere, qui ſe trouve dans l’impuiſſance de ſauver le genre humain, ſans ſacrifier ſon propre fils. Ainſi, un dieu innocent devient la victime d’un dieu juſte qui l’aime ; tous deux conſentent à cet étrange ſacrifice, jugé néceſſaire par un dieu, qui ſait qu’il ſera inutile à une nation endurcie, que rien ne changera. La mort d’un dieu, devenue inutile pour Iſraël, ſervira donc du moins à expier les péchés du genre humain ? Malgré l’éternité de l’alliance, jurée ſolemnellement par le très-haut, et tant de fois renouvellée avec ſes deſcendans, la nation favoriſée ſe trouve enfin abandonnée par ſon dieu, qui n’a pu la ramener à lui. Les mérites des ſouffrances et de la mort de ſon fils ſont appliqués aux nations jadis exclues de ſes bontés ; celles-ci ſont réconciliées avec le ciel, devenu déſormais plus