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ménagement ceux qui s’en tinrent au culte de leurs pères ; les chrétiens rendirent alors aux payens, avec uſure, les maux qu’ils en avoient reçus. L’Empire Romain fut rempli de ſéditions, cauſées par le zèle effréné des Souverains, & de ces prêtres pacifiques, qui peu auparavant ne vouloient que la douceur & l’indulgence.

Les Empereurs, ou politiques, ou ſuperſtitieux, comblerent le ſacerdoce de largeſſes & de bienfaits, que ſouvent il méconnut ; ils établirent ſon autorité ; ils reſpecterent enſuite, comme divin, le pouvoir qu’ils avoient eux-mêmes créé. On déchargea les prêtres de toutes les fonctions civiles, afin que rien ne les détournât du miniſtere ſacré[1]. Ainſi, les Pontifes d’une ſecte jadis rampante & opprimée, devinrent indépendans : enfin, devenus plus puiſſans que les Rois, ils s’arrogèrent bientôt le droit

  1. Voyez Tillemont, dans la vie de Conſtantin, tom. IV.art.32.p 148.