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ſolant pour des malheureux. Des mœurs auſteres, le mépris des richeſſes, les ſoins, déſintéreſſés en apparence, des premiers prédicateurs de l’évangile, dont l’ambition ſe bornoit à gouverner les âmes, l’égalité que la religion mettoit entre les hommes, la communauté des biens, les ſecours mutuels que ſe prêtoient les membres de cette ſecte, furent des objets très-propres à exciter les deſirs des pauvres, & à multiplier les chrétiens. L’union, la concorde, l’affection réciproque, continuellement recommandées aux premiers chrétiens, dûrent ſéduire des âmes honnêtes ; la ſoumiſſion aux puiſſances, la patience dans les ſouffrances, l’indigence & l’obſcurité, fi- rent regarder la ſecte naiſſante comme peu dangereuſe dans un gouvernement accoutumé à tolérer toutes ſortes de ſectes. Ainſi, les fondateurs du chriſtianiſme eurent beaucoup d’adhérens dans le peuple, & n’eurent pour con-