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ſent la vérité ; ſi l’enthouſiaſme eſt nuiſible, qu’ils le combattent avec les armes de la raison ; qu’ils relêguent en Aſie une religion enfantée par l’imagination ardente des Orientaux ; que notre Europe soit raiſonnable, heureuſe & libre ; qu’on y voye régner les mœurs, l’activité, la grandeur d’ame, l’induſtrie, la ſociabilité, le repos ; qu’à l’ombre des loix, le Souverain commande & le sujet obéisse ; que tous deux jouiſſent de la sûreté. N’eſt-il donc point permis à la raiſon d’eſpérer qu’elle répandra quelque jour un pouvoir depuis ſi longtems uſurpé par l’erreur, l’illuſion & le preſtige ? Les nations ne renonceront-elles jamais à des espérances chimériques, pour ſonger à leurs véritables intérêts ? Ne ſecoueront-elles jamais le joug de ces prêtres hautains, de ces tyrans ſacrés, qui ſeuls sont intéreſſés aux erreurs de la terre ? Non, gardons-nous de le croire ; la vérité doit à la fin triompher