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forcé de se haïr, d’éprouver des remords, sentimens affreux pour quiconque n’est pas endurci dans le crime. Que l’on ne nous dise point, que, sans la crainte de Dieu, l’homme ne peut éprouver des remords. Tout homme, qui a reçu une éducation honnête, est forcé d’éprouver en lui-même un sentiment douloureux, mêlé de honte et de crainte, toutes les fois qu’il envisage les actions deshonorantes, dont il a pu se souiller : il se juge souvent lui-même, avec plus de sévérité que ne feroient les autres ; il redoute les regards de ses semblables ; il voudroit se fuir lui-même, et c’est là ce qui constitue les remords.

En un mot, la religion ne met aucun frein aux passions des hommes, que la raison, que l’éducation, que la saine morale ne puissent y mettre bien plus efficacement. Si les méchans étoient assurés d’être punis, toutes les fois qu’il leur vient en pensée de com-