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un frein aux excès des tyrans superstitieux[1]. Les terreurs de l’autre monde seroient des mensonges pardonnables, si elles servoient à faire trembler les rois. Ce ne fut point là l’objet des ministres de la religion ; ils ne stipulerent presque jamais les intérêts des peuples ; ils encenserent la tyrannie ; ils eurent de l’indulgence pour ses crimes réels ; ils lui fournirent des expiations aisées ; ils lui promirent le pardon du ciel, si elle entroit avec chaleur dans ses querelles. Ainsi, dans la religion romaine, le sacerdoce régna sur les rois ; il fut par conséquent assuré de régner sur les sujets. La superstition et le despotisme firent donc une alliance éternelle, et réunirent leurs efforts, pour rendre les peuples escla-

  1. Le Maréchal de D** disoit à Louis XIV : Je conçois bien que Votre Majesté trouve un Confesseur, qui, pour avoir du crédit, lui donne l’absolution ; mais je ne conçois pas comment le pere le Tellier trouve quelqu’un pour l’absoudre lui-même.