Les ministres de la religion n’eurent pas la même complaisance pour les souverains qui refuserent de faire cause commune avec eux, d’embrasser leurs querelles, de servir leurs passions ; ils se souleverent contre ceux qui voulurent leur résister, les punir de leurs excès, les ramener à la raison, modérer leurs prétentions ambitieuses, toucher à leurs immunités . Les prêtres crierent alors à l’impiété, au sacrilége ; ils prétendirent que le souverain mettoit la main à l’encensoir , usurpoit des droits accordés par Dieu lui-même ; en un mot, ils chercherent à soulever les peuples contre l’autorité la plus légitime ; ils armerent des fanatiques contre les souverains, travestis en tyrans, pour n’avoir point été soumis à l’église. Le ciel fut toujours prêt à venger les injustices faites à ses ministres ; ceux-ci ne furent soumis eux-mêmes, et ne prêcherent la soumission aux autres, que quand il leur fut per-