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riches, dans une religion, où, à l’aide de l’argent, on peut intéresser les favoris de Dieu à le prier de remettre les peines que sa justice immuable leur avoit fait infliger[1] !

Tels sont les principaux devoirs que le christianisme recommande comme nécessaires, et de l’observation desquels il fait dépendre le salut. Telles

  1. A l’aide du dogme du Purgatoire, & de l’efficacité des prieres de l’Eglise, pour en tirer, l’Eglise Romaine est souvent parvenue à dépouiller les familles des plus riches successions. Souvent les bons Chrétiens deshéritent leurs parens, pour donner à l’Eglise ; cela s’appelle faire son ame héritiere. Au concile de Basle, tenu en 1443, les Franciscains tâcherent de faire passer en dogme cette proposition : Beatus Franciscus, ex divino privilegio, quot annis in Purgatorium defcendit, suosque omnes in cœlum deducit. Mais ce dogme, trop favorable aux Cordeliers, fut rejetté par les Evêques. L’opinion de l’Eglise Catholique est, que les prieres pour les trépassés sont mises en masse commune. Dans ce cas, comme de raison, les plus riches font les frais.