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mille fois plus amère. Un prêtre tranquille vient porter l’allarme auprès du grabat d’un mourant ; sous prétexte de le réconcilier avec son dieu, il vient lui faire savourer le spectacle de sa fin[1]. Si cet usage est destructeur pour les citoyens, il est au moins très-utile au sacerdoce, qui doit une grande partie de ses richesses aux terreurs salutaires qu’il inspire à propos aux chrétiens riches et moribonds. La morale n’en retire pas les mêmes fruits : l’expérience nous montre, que la plûpart des Chrétiens, vivans avec sécurité

  1. Rien de plus barbare que les usages de l’Eglise Romaine, relativement aux mourans ; les sacremens font mourir plus de monde que les maladies & les médecins ; la frayeur ne peut que causer des révolutions fâcheuses dans un corps affoibli : cependant, la politique s’accorde avec la religion, pour maintenir ces usages cruels. A Paris, lorsqu’un médecin a rendu trois visites à un malade, l’ordonnance veut qu’il lui fasse administrer les sacremens.