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pour des cérémonies puériles, que le zèle fait regarder comme des choses de la derniere importance ; c’est ce zèle, qui mille fois alluma, dans notre Europe, ces guerres de religion, si remarquables par leur atrocité ; enfin, c’est ce zèle pour la religion, qui justifia la calomnie, la trahison, le carnage, en un mot, les désordres les plus funestes aux sociétés. Il fut toujours permis d’employer la ruse, la fourberie, le mensonge, dès qu’il fut question de soutenir la cause de Dieu[1]. Les hom-

  1. Le concile œucuménique de Constance fit brûler Jean Hus & Jérôme de Prague, malgré le sauf-conduit de l’Empereur. Plusieurs Chrétiens ont enseigné, qu’on ne devoit point garder la foi aux hérétiques. Les Papes ont dispensé cent fois des sermens & des promesses faits aux hétérodoxes. L’histoire des guerres de religion entre les Chrétiens, nous montre des trahisons, des cruautés, des perfidies, dont on n’a point d’exemples dans les autres guerres. Tout est justifié, quand c’est pour Dieu que l’on combat. Nous ne voyons, dans ces guerres,