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sés à mieux traiter les autres, à leur rendre la vie douce, à leur montrer de l’indulgence. Ceux qui en usent de la sorte, ne sont point parvenus à la perfection de l’amour divin. En un mot, nous voyons que ceux qui passent pour aimer le créateur le plus ardemment, ne sont pas ceux qui montrent le plus d’affection à ses chétives créatures ; nous les voyons, au contraire, répandre communément l’amertume sur tout ce qui les environne, relever avec aigreur les défauts de leurs semblables, et se faire un crime de montrer de l’indulgence à la fragilité humaine[1]

  1. Dans les pays les plus chrétiens, les dévots sont ordinairement regardés comme les fléaux des sociétés ; la bonne compagnie les craint comme des ennemis de la joie, comme des ennuyeux. Une femme dévote a rarement le talent de se concilier l’amour de son mari, de ses enfans, de ses gens. Une religion lugubre & mélancolique, ne peut avoir des secta-