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que c’est en se rendant misérable en ce monde, qu’il peut espérer de plaire à son Dieu ? En effet, quelques flatteuses que soient les idées, que le chrétien se fait de l’avenir, sa religion les empoisonne, par les terreurs d’un dieu jaloux, qui veut que l’on opére son salut avec crainte & tremblement ; qui puniroit sa présomption, et qui le damneroit impitoyablement, s’il avoit eu la foiblesse d’être homme un instant de sa vie.

La troisiéme des vertus chrétiennes est la Charité ; elle consiste à aimer Dieu et le prochain. Nous avons déja vu combien il est difficile, pour ne pas dire impossible, d’éprouver des sentimens de tendresse pour tout être que l’on craint. On dira, sans doute, que la crainte des chrétiens est une crainte filiale ; mais les mots ne changent rien à l’essence des choses ; la crainte est une passion totalement opposée à l’amour. Un fils, qui craint son pere,