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êtres invinciblement attachés aux préjugés de l’enfance. La science fut, et sera toujours l’objet de la haine des docteurs chrétiens ; ils seroient les ennemis d’eux-mêmes, s’ils aimoient les savans.

Une seconde vertu chrétienne, qui découle de la premiere, est l’Espérance ; fondée sur les promesses flatteuses que le christianisme fait à ceux qui se rendent malheureux dans cette vie, elle nourrit leur enthousiasme ; elle leur fait perdre de vue le bonheur présent ; elle les rend inutiles à la société ; elle leur fait croire fermement que Dieu récompensera dans le ciel leur inutilité, leur humeur noire, leur haine des plaisirs, leurs mortifications insensées, leurs prieres, leur oisiveté. Comment un homme, enivré de ces pompeuses espérances, s’occuperoit-il du bonheur actuel de ceux qui l’environnent, tandis qu’il est indifférent sur le sien même ? Ne sait-il pas