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croit ce qu’on ne conçoit pas, c’est mentir évidemment ; croire sans se rendre compte de ce que l’on croit, c’est une absurdité. Il faut donc peser les motifs de sa croyance. Mais quels sont les motifs du chrétien ? C’est la confiance qu’il a dans les guides qui l’instruisent. Mais sur quoi cette confiance est-elle fondée ? Sur la révélation. Mais sur quoi la révélation est-elle fondée elle-même ? Sur l’autorité des guides spirituels. Telle est la maniere dont les chrétiens raisonnent. Leurs argumens, en faveur de la foi, se réduisent à dire : pour croire à la religion, il faut avoir de la foi, et pour avoir de la foi, il faut croire à la religion ; ou bien, il faut avoir déja de la foi, pour croire à la nécessité de la foi[1].

  1. Plusieurs théologiens ont soutenu que la foi, sans les œuvres, suffisoit pour sauver. En général, c’est la vertu dont les prêtres font le plus de cas. Elle est, sans doute, la plus nécessaire à leur existence : il n’est donc pas sur-