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utile qu’aux guides spirituels des chrétiens, qui seuls en recueillent les fruits. Cette vertu ne peut qu’être funeste au reste des hommes, à qui elle apprend à mépriser la raison, qui les distingue des bêtes, et qui seule peut les guider sûrement en ce monde. En effet, le christianisme nous représente cette raison comme pervertie, comme un guide infidele, en quoi il semble avouer n’être point fait pour des êtres raisonnables.

Cependant, ne pourroit-on pas demander aux docteurs chrétiens jusqu’où doit aller ce renoncement à la raison ? Eux-mêmes, dans certains cas, n’ont-ils pas recours à elle ? N’est-ce pas à la raison qu’ils en appellent, quand il s’agit de prouver l’existence de Dieu ? Si la raison est pervertie, comment s’en rapporter à elle dans une matiere aussi importante que l’existence de ce Dieu ?

Quoi qu’il en soit, dire que l’on