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elle interdit le doute et l’examen ; elle prive l’homme de la faculté d’exercer sa raison, de la liberté de penser ; elle le réduit à l’abrutissement des bêtes, sur des matieres qu’on lui persuade néanmoins être les plus importantes à son bonheur éternel. D’où l’on voit, que la foi est une vertu inventée par des hommes, qui craignirent les lumieres de la raison, qui voulurent tromper leurs semblables, pour les soumettre à leur propre autorité, qui chercherent à les dégrader, afin d’exercer sur eux leur empire[1]. Si la foi est une vertu, elle n’est, assurément,

  1. S. Paul dit : Fides ex anditu ; ce qui signifie que l’on ne croit qur sur des ouï-dire. La foi n’est jamais que l’adhésion aux opinions des prêtes : la foi vive est un pieux entêtement, qui fait que nous ne pouvons imaginer, que ces prêtres puissent se tromper eux-mêmes, ni vouloir tromper les autres. La foi ne peut être fondée que sur la bonne opinion que nous avons des lumieres des prêtres.