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hommes, à les plonger dans l’humeur sombre, et souvent à les rendre nuisibles à leurs semblables. Il faut ici bas des vertus humaines, le chrétien ne voit jamais les siennes qu’au-delà du vrai ; il faut à la société des vertus réelles, qui la maintiennent, qui lui donnent de l’énergie, de l’activité ; il faut aux familles, de la vigilance, de l’affection, du travail ; il faut à tous les êtres de l’espéce humaine, le desir de se procurer des plaisirs légitimes, et d’augmenter la somme de leur bonheur. Le christianisme est perpétuellement occupé, soit à dégrader les hommes, par des terreurs accablantes, soit à les enivrer par des espérances frivoles, sentimens également propres à les détourner de leurs vrais devoirs. Si le chrétien suit à la lettre les principes de son législateur, il sera toujours un membre inutile, ou nuisible à la société[1].

  1. Malgré les éloges, que les Chrétiens don-