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séjour, les peuples vivent dans l’ignorance la plus honteuse de leurs devoirs ; le vol, l’assassinat, la persécution, la débauche, y sont portés à leur comble ; tout y est plein de superstitieux ; on n’y voit que très-peu d’hommes vertueux, et la religion elle-même, complice du crime, fournit des azyles aux criminels, et leur procure des moyens faciles de se réconcilier avec la divinité. Des prieres, des pratiques, des cérémonies, semblent dispenser les hommes de montrer des vertus. Dans les pays, qui se vantent de posséder le christianisme dans toute sa pureté, la religion a tellement absorbé l’attention de ses sectateurs, qu’ils méconnoissent entiérement la morale, et croyent avoir rempli tous leurs devoirs, dès qu’ils montrent un attachement scrupuleux à des minuties religieuses, totalement étrangeres au bonheur de la société.