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lui dit que la morale est fondée, sera tenté de croire que cette morale est une chimère, aussi bien que la religion qui lui sert de base. C’est ainsi que souvent, après avoir secoué le joug de la religion, nous voyons des hommes pervers se livrer à la débauche, à l’intempérance, au crime. Au sortir de l’esclavage de la superstition, ils tombent dans une anarchie complette, et se croyent tout permis, parce qu’ils ont découvert que la religion n’étoit qu’une fable. C’est ainsi que malheureusement les mots d’incrédule et de libertin, sont devenus des synonimes. On ne tomberoit point dans ces inconvéniens, si, au lieu d’une morale théologique, on enseignoit une morale naturelle. Au lieu d’interdire la débauche, les crimes et les vices, parce que Dieu et la religion défendent ces fautes, on devroit dire, que tout excès nuit à la conservation de l’homme, le rend méprisable aux yeux de la société, est