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des motifs pour être cruel, dans la conduite de Moïse, ce législateur qui fait couler par deux fois le sang des israélites, et qui fait immoler à son dieu plus de quarante mille victimes ? Ne trouve-t-il pas, dans la perfide cruauté de Phinées, de Jahel, de Judith, de quoi justifier la sienne ? Ne voit-il pas dans David, ce modéle achevé des rois, un monstre de barbarie, d’infamies, d’adulteres, et de révoltes, qui ne l’empêchent point d’être un homme selon le cœur de Dieu ? En un mot, tout dans la bible semble annoncer au chrétien, que c’est par un zèle furieux que l’on peut plaire à la divinité, et que ce zèle suffit pour couvrir tous les crimes à ses yeux.

Ne soyons donc point surpris de voir les chrétiens se persécutant sans relâche les uns les autres ; s’ils furent tolérans, ce ne fut que lorsqu’ils furent eux-mêmes persécutés, ou trop foibles pour persécuter les autres ; dès