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suite admises au séjour de l’éternelle félicité. Ce dogme, visiblement emprunté des rêveries de Platon, est entre les mains des prêtres de l’église romaine, une source intarissable de richesses, vû qu’ils se sont arrogé le pouvoir d’ouvrir les portes du purgatoire, et qu’ils prétendent, que leurs prieres puissantes sont capables de modérer la rigueur des décrets divins, et d’abréger les tourmens des ames, qu’un dieu juste a condamnées à ce séjour malheureux[1].

  1. Il est évident, que c’est à Platon que les Catholiques Romains sont redevables de leur Purgatoire. Ce philosophe exalté divise les ames des hommes en pures, en guérissables, & en incurables. Les premieres, qui avoient appartenu à des justes, retournoient, pas refusion, à l’ame universelle du monde, c’est-à-dire, à la Divinité, dont elles étoient émanées ; les secondes alloient aux enfers, où tous les ans elles passoient en revue devant les juges de cet empire ténébreux ; ceux-ci laissoient retourner à la lumiere les ames qui avoient suffisamment ex-