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religion, destinée à éclairer les nations, n’est qu’un tissu d’énigmes ; c’est un dédale, d’où il est impossible au bon sens de se tirer. Ce que les superstitions anciennes ont cru de plus inconcevable, dut nécessairement trouver place dans un système religieux, qui se faisoit un principe d’imposer un silence éternel à la raison. Le fatalisme des grecs, entre les mains des prêtres chrétiens, s’est changé en prédestination . Suivant ce dogme tyrannique, le dieu des miséricordes destine le plus grand nombre des malheureux mortels à des tourmens éternels ; il ne les place, pour un tems, dans ce monde, que pour qu’ils y abusent de leurs facultés, de leur liberté, afin de se rendre dignes de la colere implacable de leur créateur. Un dieu, rempli de prévoyance et de bonté, donne à l’homme un libre arbitre, dont ce dieu sait bien qu’il fera un usage assez pervers, pour mériter la damna-