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deux puissances opposées, que d’admettre, avec le christianisme, un dieu tout-puissant, qui n’a pas le pouvoir d’empêcher le mal ; un dieu juste, mais partial ; un dieu clément, mais implacable, qui punira, pendant une éternité, les crimes d’un moment ; un dieu simple, qui se triple ; un dieu, principe de tous les êtres, qui peut consentir à mourir, faute de pouvoir satisfaire autrement à sa justice divine ? Si dans un même sujet les contraires ne peuvent subsister en même tems, l’existence du dieu des juifs et des chrétiens est sans doute impossible ; d’où l’on est forcé de conclure, que les docteurs du christianisme, par les attributs dont ils se sont servis pour orner, ou plûtôt pour défigurer la divinité, au lieu de la faire connoître, n’ont fait que l’anéantir, ou du moins la rendre méconnoissable. C’est ainsi, qu’à force de fables et de mystères, la révélation n’a fait que troubler la raison