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prêts à sacrifier leur vie pour les idées auxquelles on leur avoit persuadé que leur bonheur éternel étoit attaché. L’homme superstitieux et ignorant est opiniâtre dans ses préjugés ; sa crédulité l’empêche de soupçonner que ses guides spirituels aient jamais pu le tromper ; sa vanité lui fait croire, que lui-même il n’a pu prendre le change ; enfin, s’il a l’imagination assez forte, pour voir les cieux ouverts, et la divinité prête à récompenser son courage, il n’est point de supplice qu’il ne brave et qu’il n’endure. Dans son ivresse, il méprisera des tourmens de peu de durée ; il rira au milieu des bourreaux ; son esprit aliéné le rendra même insensible à la douleur. La pitié amollit alors le cœur des spectateurs ; ils admirent la fermeté merveilleuse du martyr ; son enthousiasme les gagne ; ils croyent sa cause juste ; et son courage, qui leur paroît surnaturel et divin, devient une preuve indubitable