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cées, ils sont parvenus à se faire illusion à eux-mêmes, et à trouver des prédictions formelles dans les rêveries décousues, dans les oracles vagues, dans le fatras bizarre des prophétes[1].

  1. Il est aisé de tout voir dans la bible, en s’y prenant comme fait S. Augustin, qui a vu tout le nouveau testament dans l’ancien. Selon lui, le sacrifice d’Abel est l’image de celui de Jésus-Christ ; les deux femmes d’Abraham sont la Synagogue & l’Eglise ; un morceau de drap rouge, exposé par une fille de joie, qui trahissoit Jéricho, signifioit le sang de Jésus-Christ ; l’agneau, le bouc, le lion, sont des figures de Jésus-Christ ; le serpent d’airain représente le sacrifice de la croix ; les mystères même du christianisme sont annoncés dans l’abcien testament ; la manne annonce l’Eucharistie, &c. Voy. S. Aug. serl. 78. & son Ep. 157. Comment un homme sensé peut-il voir dans l’Emmanuel, annoncé par Isaïe, le Messie, dont le nom est Jésus ? Voyez Isaïe ch. 7. v. 14. Comment découvrir, dans un Juif obscur, & mis à mort, un chef qui gouvernera le peuple d’Israël ? Comment voir un Roi libérateur, un restaurateur des Juifs, dans un homme, qui,