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vous dis ; mais je vous prouve que je dis vrai, en faisant à vos yeux des choses que vous ne pouvez pas comprendre. Les peuples se sont payés de ces raisons ; la passion pour le merveilleux les empêcha toujours de raisonner ; ils ne virent point que des miracles ne pouvoient prouver des choses impossibles, ni changer l’essence de la vérité. Quelques merveilles que pût faire un homme, ou, si l’on veut, un dieu lui-même, elles ne prouveront jamais, que deux et deux ne font point quatre, et que trois ne font qu’un ; qu’un être immatériel, et dépourvu d’organes, ait pu parler aux hommes ; qu’un être sage, juste et bon, ait pu ordonner des folies, des injustices, des cruautés, etc. D’où l’on voit que les miracles ne prouvent rien, sinon l’adresse et l’imposture de ceux qui veulent tromper les hommes, pour confirmer les mensonges qu’ils leur ont annoncés, et la crédulité stupide de ceux que ces