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la résurrection de Jésus-Christ ; il falloit donc que ce fait fût prouvé aux nations, de la façon la plus claire et la plus indubitable[1]. Ne peut-on point accuser de malice le sauveur du monde, pour ne s’être montré qu’à ses disciples et à ses favoris ? Il ne vouloit donc point que tout le monde crût en lui ? Les juifs, me dira-t-on, en mettant le Christ à mort, méritoient d’être aveuglés. Mais, dans ce cas, pourquoi les apôtres leur prêchoient-ils l’évangile ? Pouvoient-ils espérer qu’on ajoûtât plus de foi à leur rapport, qu’à ses propres yeux ?

  1. Les Bazilidiens & les Cérinthiens, hérétiques qui vivoient du tems de la naissance du christianisme, soutenoient que Jésus n'étoit point mort, & que Simon le Cyrénéen avoit été crucifié en sa place. Voyez S. Epiphan. har. ch. 28. Voilà, dès le berceau de l’Eglise, des hommes qui révoquent en doute la mort, & par conséquent la résurrection de Jésus-Christ, & l’on veut que nous la croyions aujourd’hui !