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motif de réprimer sa curiosité ; il était actuellement capable de réfléchir sérieusement sur la conduite de son père, et de juger, d’après les observations qu’il entendait faire à d’autres, que tous leurs malheurs passés avaient été causés par son imprudence, et par la puissance exclusive qu’il attribuait au génie. Il craignait donc que les nouveaux chagrins de sa mère n’eussent peut-être encore la même cause, et il aimait si tendrement son père, il admirait si hautement ses talens il compatissait si fort à ses souffrances, et sentait si bien le respect et l’obéissance filiale qu’il lui devait, qu’il ne pouvait supporter de toucher un sujet qui pouvait lui attirer quelque blâme. C’étaient-là les sentimens que sa mère avait tâché sans cesse de lui inspirer. Elle savait bien qu’elle lui était plus chère encore que son père, et par le