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ne lui avait donné que deux guinées, toujours mangées à l’avance. Ainsi sa pauvre famille se voyait privée de l’héritage qu’il aurait pu lui laisser comme un legs de son génie. Cette idée cruelle réveilla ses remords avec tant de force, qu’il se trouva beaucoup plus mal. Ses joues qui avaient conservé des couleurs, symptômes de sa maladie, devinrent d’une pâleur mortelle. Il tendit ses bras défaillans à son fils, en balbutiant : Ludovico ! pardonne, pardonne à ton malheureux père. Il ne te laisse que le souvenir de ses folies, pour t’en garantir à jamais. Le pauvre enfant, à ces paroles si touchantes, tomba aux genoux de son père expirant, et couvrait de baiser et de larmes ses mains déjà glacées, pendant que sa femme soutenait sa tête contre elle, essuyait la sueur froide qui couvrait son front