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voyant reconnu, ne se doutant guère que ce fût son enfant qui l’appelait, loin de s’approcher, se retourna, et courut plus vîte encore du côté opposé.

Pendant plusieurs heures, Ludovico, sa sœur, et leur malheureuse mère, attendirent le retour du cher fugitif. L’un ou l’autre allait sans cesse à la porte voir sil n’arrivait point ; et c’est avec peine qu’Agnès empêcha son fils de courir le chercher sans savoir de quel côté. Enfin, à une heure après minuit, il parut dans l’état le plus pitoyable. Depuis qu’il avait appris chez Sinister qu’on le guettait pour l’arrêter, il avait erré de rue en rue, ne s’apercevant de l’obscurité ni de la pluie, n’ayant d’autre pensée que celle d’échapper à la prison qu’il redoutait plus que la mort, et si absorbé par l’orage intérieur de ses craintes et de