Page:Hofland - Montolieu - Ludovico - tome 1.djvu/94

Cette page n’a pas encore été corrigée

désespoir, que pendant long-temps il fut incapable d’aucun travail. Agnès, au contraire, sentit que c’était le moment de faire quelque chose pour conserver la vie des deux fils qui lui restaient. À York la famille avait demeuré chez un gantier ; madame Lewis avait suivi cet ouvrage et pris des modèles. Elle cousait habilement, et elle résolut de faire des gants, et de les vendre en gros à des marchands. Elle se défit d’une de ses meilleures robes, et du prix qu’elle en tira, elle se procura des peaux, de la soie et tout ce qu’il fallait pour exécuter son projet ; mais son mari s’en étant aperçu, le lui défendit absolument, prétendant qu’elle le dégradait en se plaçant dans la classe des ouvrières ; qu’elle était femme d’un gentilhomme, et que ce n’était qu’en restant à sa place, et en suivant les impulsions de son génie créateur, qu’il