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avec rapidité de son misérable asile, pour aller dans celui, bien plus misérable encore, que son époux occupait. Elle le trouva si complètement abattu par la sévérité des réflexions qu’il avait faites sur lui-même depuis son entrée dans la prison, qu’il en était malade. Elle avait pensé rester avec lui une heure au plus, et revenir passer la nuit avec le solitaire et triste Ludovico ; mais quoique son cœur fût cruellement balancé entre des objets si chers, elle sentit qu’il était impossible d’abandonner son mari dans cette affreuse situation. Elle resta donc auprès de lui ; et le pauvre Ludovico, l’attendant d’un instant à l’autre, passa la nuit entière sans se coucher, à côté du cercueil de son frère. Une idée cruelle le retint long-temps éveillé ; il avait la certitude que la plus forte nécessité pouvait seule retenir sa mère et l’empêcher de reve-