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souffre bien moins, pensait-elle, de ma pauvreté, que je ne souffrirais de celle de mes bons parens. Mais elle fut tout-à-coup frappée de l’idée que Ludovico, privé de la compagnie de son frère et des soins de son père, exposé peut-être à manquer de pain, si le travail de sa petite fabrique de gants venait à manquer, serait bien mieux placé chez son grand-père, qui le recevrait sûrement avec affection, lui accorderait secours et protection, et continuerait à l’élever bien mieux qu’elle ne pouvait le faire. Elle débattait en elle-même la nécessité de cette résolution et les moyens de l’effectuer, et la douleur de se séparer d’un enfant aussi cher, et la difficulté de savoir à qui le confier pour un aussi long voyage. Elle ne pouvait le faire elle-même, nourrissant un petit enfant, n’ayant d’argent que celui qu’elle gagnait au