Page:Hofland - Montolieu - Ludovico - tome 1.djvu/119

Cette page n’a pas encore été corrigée

petite sœur dans ses bras. Il connut d’abord à la chandelle presque en entier consumée, et au tas d’ouvrage qui était sur la table, qu’elle ne s’était point couchée, et qu’elle avait cousu des gants toute la nuit pour pouvoir les vendre à la foire, et c’était vrai. Hélas ! la malheureuse Agnès travaillait toute une nuit à côté du cadavre d’un enfant chéri, pour avoir de quoi lui rendre les derniers devoirs ; et combien de fois les larmes, les déchirantes larmes d’une mère qui voit mourir l’être auquel elle a donné la vie, arrêtèrent son travail ! Ludovico l’embrassa tendrement, et sa petite sœur aussi ; il jeta un mélancolique regard sur la bière qui contenait les restes de son bien aimé frère ; ensuite il s’occupa à chercher du papier et des crayons, avec un air si calme, si tranquille, que sa mère s’imaginant qu’il y avait quelque petit mystère d’en-