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à ta maîtresse, aujourd’hui ou demain.

Brusquement, il arracha le flambeau à La Martinière, souffla la lumière et lui remit entre les mains une cassette, en ajoutant :

— Sur ton salut, donne ceci à ta maîtresse.

Puis, il se précipita hors de l’hôtel.

La Martinière s’était affaissée sur le carreau. Elle se releva avec peine et, en tâtonnant, elle regagna dans l’obscurité sa chambre où, tout épuisée, elle se laissa tomber dans un fauteuil. À ce moment, elle entendit une clef tournant dans la serrure de la grande porte. Quelqu’un ouvrit, referma la porte derrière lui et s’approcha d’un pas léger.

N’osant bouger, La Martinière attendit avec angoisse le dénouement de ce drame affreux. Quelle ne fut sa surprise lorsque la porte de sa chambre s’ouvrit à son tour et qu’à la clarté de la lampe elle reconnut le brave Baptiste qui avait l’air d’un spectre et semblait tout effaré.

— Pour l’amour de Dieu ! fit-il, dites-moi dame Martinière ce qui se passe ici. Ah ! ce que j’ai eu peur ! Je ne sais quel pressentiment m’a poussé à quitter la noce hier soir. J’arrivais près de l’hôtel et voilà que