En effet, Antonio n’eut pas plutôt achevé son récit que Salvator éclata de rire. « C’est maintenant que l’aventure devient délicieuse, s’écria-t-il, et je vais vous apprendre en détail, mon cher Antonio, tout ce qui s’est passé, après votre départ, dans la demeure de Capuzzi. Vous veniez d’en sortir quand signor Splendiano Accoramboni, à qui, Dieu sait comment ! il est revenu que son ami intime, Capuzzi, s’était cassé la jambe droite la nuit même, parut escorté cérémonieusement d’un chirurgien ; votre appareil et l’étrange façon dont signor Pasquale avait été traité, éveillèrent naturellement ses soupçons : le chirurgien ôta les éclisses et les bandages, et l’on découvrit, — ce que nous savions mieux que personne, — que le pied droit du digne Capuzzi n’avait pas le plus petit os disloqué ni démis, ni cassé à plus forte raison. Il ne fallait pas une grande subtilité d’esprit pour deviner toute l’intrigue.
« Mais, disait Antonio tout surpris, mon cher maître, mais dites-moi de grâce comment se fait-il que vous soyez si bien au courant, et par quel moyen pénétrez-vous dans la demeure de Capuzzi, pour savoir tout ce qui s’y passe ? — Ne vous ai-je pas déjà dit, répondit Salvator, que dans la maison de Capuzzi et. sur le même palier demeure une connaissance de dame Catterina ? C’est la veuve d’un marchand de vins qui à une fille à laquelle ma petite Marguerite rend de fréquentes visites. Par suite de l’instinct particulier qui rapproche et unit les jeunes filles entre elles, Marguerite et Rosa, c’est le nom de sa petite amie, eurent bientôt découvert une légère