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rante-six ans et demi, jour pour jour ; mais sa réputation littéraire ne date que du dernier quart de sa vie. Né à Kœnigsberg, le 24 janvier 1776, il passa plus de trente ans consécutifs dans la carrière de la magistrature, que son père avait suivie, et pour laquelle il avait été élevé. Après de laborieuses et brillantes études, il fut admis, à dix-neuf ans, auditeur de la régence à Kœnigsberg, se rendit à Glogau chez un de ses oncles qui y avait une charge de conseiller, et, trois ans plus tard, il fut attaché en qualité de référendaire au Kammergericht de Berlin, où cet oncle venait d’obtenir pour lui-même une place de conseiller intime. Enfin, après un troisième et dernier examen, qui lui fit beaucoup d’honneur, au mois de mars de l’année 1800, on le nomma assesseur, avec voix consultative, de la régence de Posen.

Cette ville de la Pologne, soumise alors à la domination prussienne, offrait beaucoup d’attraits à la jeunesse, par la société brillante et l’activité des relations qui l’animaient. Hoffmann fit marcher de front le travail et les plaisirs, se montrant non moins ingénieux dans ceux-ci que plein de capacité pour les affaires ; mais ce dernier mérite ne le mit pas à l’abri des ressentiments de l’amour-propre blessé. Il lui arriva un jour, dans un accès de gaité, de faire circuler dans un grand bal, et sous le masque, des caricatures de sa façon où plus d’un assistant fut blessé de se reconnaître. Un grand personnage entre autres, pour



jugea à propos de le conserver pour toutes ses autres publications.