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Signor Pasquale Capuzzi paraît dans la demeure de Salvator
Rosa. Manœuvre adroite que Rosa et Scacciati conduisent
à bonne fin, et ce qui en résulte.

Antonio ne fut pas médiocrement surpris d’entendre le lendemain matin Salvator lui décrire, de la manière la plus minutieuse, le genre de vie de Capuzzi, dont il avait la veille épié les démarches.

« La pauvre Marianna, lui dit Salvator, est tourmentée de la manière la plus horrible par ce vieux enragé. Il soupire, il fait le galant du matin au soir, et, ce qu’il y a de pire, pour émouvoir son cœur il lui chante tous les airs d’amour imaginables qu’il a ou qu’il suppose avoir composés. Avec cela il est jaloux jusqu’à la démence, au point qu’il ne permet pas même à la pauvre enfant d’être servie par une domestique de son sexe, de peur des intrigues auxquelles pourrait se prêter une soubrette facile à séduire. À sa place se montre, le matin et le soir, un petit monstre hideux, aux yeux caves, aux joues