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Antonio Scacciati parvient à de grands honneurs par l’entremise de Salvator Rosa : Il lui confie les motifs de sa tristesse continuelle. Salvator le console, et lui promet son assistance.

Il arriva ce qu’Antonio avait prédit ; les remèdes naturels et salutaires du père Bonifacio, les soins assidus de la bonne dame Catterina et de ses filles, la douce influence du printemps naissant, tout ensemble opéra si bien chez Salvator, doué d’un tempérament robuste, qu’il se trouva bientôt assez vaillant pour pouvoir s’occuper de son art, et qu’il ébaucha, par manière de prélude, quelques bons dessins au trait, se proposant de les exécuter plus tard sur la toile. Antonio ne s’absenta point, pour ainsi dire, de la chambre de Salvator ; il était tout yeux quand celui-ci crayonnait ses esquisses, et, plus d’une fois, sa façon de juger fit bien voir qu’il était initié aux pratiques de l’art.

« Écoutez, Antonio, lui disait un jour Salvator, vous vous entendez si bien à la peinture, que je crois que