Celui-ci assura aux juges de Fulda que son père vivait encore, qu’il l’avait visité dans sa prison, et lui avait promis de le sauver de l’échafaud. Mais, comme il voyait bien, disait-il, par l’exemple éclatant du secours de la providence à l’égard d’Andrès, que la puissance maligne octroyée à son père devait avoir éprouvé une atteinte fâcheuse, il était décidé à abjurer, en pécheur repentant, tous ses rapports avec Satan, et à supporter avec résignation le châtiment d’une mort méritée.
Andrès, qui apprit tous ces détails de la bouche du comte de Vach, ne douta pas un instant que les brigands qui avaient une fois attaqué son maître aux environs de Naples n’appartinssent à la bande de Trabacchio. Il resta persuadé aussi que c’était le vieux docteur Trabacchio lui-même, qui lui était apparu dans la prison, pour le pousser, comme Satan lui-même, à une fatale démarche. Il mesura seulement alors toute la gravité des dangers qu’il avait courus depuis le jour où Trabacchio était entré dans sa maison. Pourtant, il ne pouvait encore se rendre compte bien clairement de la haine que le scélérat lui avait vouée ainsi qu’à sa femme, ni de l’avantage si important que pouvait lui procurer son séjour dans la maison de chasse.
Après tant d’orages terribles, Andrès se trouvait enfin dans une position tranquille et heureuse ; mais ces orages s’étaient déchaînés contre lui avec trop de violence, pour qu’il n’en ressentit pas toute sa vie un ébranlement fatal. Outre sa santé, autrefois si