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souvent au nez du pauvre Andrès avec une malicieuse satisfaction. Andrès devait être exécuté le premier ; il monta avec fermeté à l’échelle, suivi du bourreau. Soudain, une femme jeta un cri perçant et tomba sans connaissance dans les bras d’un homme âgé. Andrès détourna la tète : c’était Giorgina. Il pria tout haut le Seigneur de lui accorder de la force et du courage. « La haut ! là haut nous nous reverrons, ma pauvre et malheureuse femme ! je meurs innocent ! » s’écria-t-il en élevant au ciel son regard noble et pieux.

Le magistrat invita le bourreau à se dépêcher, car un sourd murmure s’élevait parmi le peuple, et des pierres volaient déjà contre Denner, qui, placé aussi en haut de l’échelle, se moquait des spectateurs et de leur compassion pour le sensible Andrès. Le bourreau s’occupait de passer la corde au cou à Andrès, lorsqu’on entendit retentir au loin ces cris : « Arrêtez ! arrêtez ! — Au nom du Christ, arrêtez ! — Cet homme est innocent ! — vous exécutez un innocent. » — Arrêtez ! — arrêtez ! répétèrent mille voix ensemble, et la garde pouvait à peine retenir l’élan du peuple, qui voulait arracher lui-même Andrès des mains de l’exécuteur.

L’homme à cheval, qui avait crié le premier, arriva alors plus près d’Andrès, et celui-ci reconnut du premier coup d’œil, dans cet étranger, le négo-