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maison. Andrès se disposait à sortir avec son fusil, quand il s’entendit appeler en dehors par son propre nom. Il ouvrit la croisée et reconnut au premier coup d’œil l’odieux Ignace Denner, dans son ancien costume gris de petit marchand, et portant une valise sous le bras.

« Andrès ! lui cria Denner, il faut que tu m’héberges pour cette nuit, je repartirai demain. — Quoi, scélérat ! impudent coquin ! s’écria Andrès exaspéré, tu as l’audace de reparaître dans ces lieux ? Ne t’ai-je pas tenu fidèlement parole, seulement à la condition expresse que tu abandonnerais ce pays pour toujours ? Tu ne dois plus franchir le seuil de cette porte. — Éloigne-toi vite ! ou je t’étends sur la place d’un coup de fusil, infâme brigand ! — Mais attends ! je vais te jeter ton or et tes bijoux avec lesquels tu as voulu éblouir ma femme ; et puis tu te bâteras de fuir. Je te laisse trois jours de délai : mais si ensuite j’ai la moindre révélation de ta présence ou de celle de ta bande, je cours immédiatement à Fulda et je déclare tout ce que je sais à l’autorité. — Si tu songeais à réaliser tes menaces contre ma femme et moi, je me confie à la protection du ciel ! et d’ailleurs, mon bon fusil saura t’adresser une balle mortelle ! »

Andrès alla donc promptement chercher la cassette, mais lorsqu’il revint à la fenêtre, Denner avait disparu ; et l’on eut beau fouiller et battre les environs de la maison à l’aide des dogues, il fut impossible de retrouver sa trace.

Alors Andrès vit bien qu’en butte à l’inimitié de