suivi. L’on n’entendait plus que quelques détonations isolées, et bientôt tout rentra dans le silence ; preuve que ceux des brigands qui n’étaient pas restés blessés sur la place avaient réussi à se sauver dans le bois, et que les chasseurs ni les payans n’avaient jugé prudent de s’y lancer à leur poursuite.
« Pose-moi à terre, Andrès, dit Denner, je suis blessé au pied, et c’est une malédiction que je sois tombé ; car, malgré la vive souffrance qu’elle me cause, je ne crois pourtant pas ma blessure grave. » Andrès le mit à terre. Denner tira de sa poche une petite fiole, et, à la clarté qui en rayonna quand il l’eut ouverte, Andrès put examiner l’état de sa blessure. Denner avait raison, ce n’était qu’une forte éraflure au pied droit, d’où le sang coulait en abondance. Andrès fit un bandage de son mouchoir. Puis Denner donna un coup de sifflet, auquel on répondit dans le lointain ; alors il pria Andrès de l’aider doucement à gravir un étroit sentier qui devait les conduire en peu d’instants au rendez-vous convenu. En effet, ils ne tardèrent pas à voir briller, à travers les halliers, la lueur des torches à vent, et à se retrouver dans la clairière d’où l’on était parti, et où était déjà rassemblé le reste de la bande. — Tous furent transportés de joie en voyant Denner de retour parmi eux, et ils félicitèrent à l’envi Andrès, qui, profondément absorbé en lui-même, était incapable de proférer une parole.
Il se trouva que plus de la moitié des brigands était restée sur la place, morte ou grièvement blessée. Cependant quelques-uns de ceux qui avaient eu