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tude semblaient être importuns à l’étranger, il était évidemment embarrassé, et affectait de répéter qu’il aurait dû être un monstre pour ne pas assister la malade de ses connaissances et des médicaments qu’il avait avec lui. Il prétendait, au contraire, devoir plutôt à Andrès des remerciments pour l’avoir accueilli avec tant d’hospitalité, malgré la misère où il était réduit ; et, disant qu’il voulait acquitter la dette que lui imposait la reconnaissance, il tira d’une bourse bien garnie plusieurs pièces d’or qu’il offrit à Andrès.

« Ah ! Monsieur, dit Andrès, comment et pourquoi accepterais-je de vous tant d’argent ? — De vous ouvrir ma maison, alors que vous étiez perdu dans cette vaste et sauvage foret, c’était là un devoir de chrétien, et quand cela vous paraîtrait digne d’une récompense quelconque, vous m’avez déjà rémunéré et au-delà, plus que je ne puis l’exprimer par des paroles, en sauvant ma chère femme d’une mort imminente par votre science bienfaisante. Ah ! Monsieur, je n’oublierai jamais ce que je vous dois, et je ne demande au ciel que de pouvoir reconnaître cette noble action par le sacrifice de mon sang et de ma vie. » À ces mots de l’honnête Andrès, il jaillit des yeux de l’étranger comme un éclair rapide et brûlant. « Brave homme, dit-il, il faut absolument que vous acceptiez cet argent ; vous le devez pour procurer à votre femme une meilleure nourriture et de bons soins, car elle en a maintenant plus besoin que jamais pour ne pas retomber dans son état de souffrance et pouvoir nourrir son enfant. — Hé-