Page:Hoffmann - Contes fantastiques I.djvu/293

Cette page n’a pas encore été corrigée

Alors elle s’écria d’une voix perçante et terrible : « Satan ! Satan ! est-ce ainsi que tu remplis le pacte que tu as signé avec moi ? Au secours, Satan ! au secours ! mon temps n’est pas encore fini ! »

Soudain l’étranger disparut : de la place qu’il occupait, une grande chauve-souris s’élança avec beaucoup de bruit au milieu des flammes, et s’éleva en criant dans les airs avec la pelisse de la vieille. Le bûcher s’écroula avec fracas et s’éteignit.

Le peuple était saisi d’effroi et de stupeur. Chacun vit clairement que le magnifique étranger n’avait été rien moins que le diable en personne.

Et l’on convint qu’il devait avoir médité de bien noirs projets contre les bons Berlinois, pour s’être si long-temps comporté avec tant de piété et de bienveillance, au point que sa fourberie maudite avait trompé M. le conseiller Walter Lutkens et maints autres hommes érudits, ainsi que beaucoup de femmes sages et honorables.

Tant est grande la puissance du diable, des pièges duquel nous préserve la grâce divine !